4.5.07

Ventura in Krinein


The French website Krinein reviewed Pa Capona and it's another match that Ventura won!!! Zdenek 0 and Ventura 1.

Unfortunately if you can't read French you won't understand a word of what Zdenek wrote but also, you won't be able to read that website and really, that's a shame because it's a good website.


Ventura - Pa Capona
Critique par Zdenek - le 04/05/2007


Il aura fallu près de quatre ans à Ventura pour livrer ce premier album. Attente méritée pour qui s'était laissé séduire par leurs splits en compagnie de Disco Doom ou Cortez, tant les trois Suisses (hum...) relèvent le défi de produire un disque bruyant qui ne se contente pas de défenestrer l'auditeur.

Bras de fer

Histoire de ne pas trop donner l'impression de sans cesse répéter les mêmes paroles, on vous évitera l'habituelle rengaine sur la qualité et la vitalité de la scène amplifiée suisse. Le nombre de ses acteurs ne semble toutefois pas faramineux puisqu'on y trouve régulièrement des têtes connues, ici des membres de Shovel, Iscariote et Illford qui se sont retroussés les manches pour devenir rapidement incontournables. Pour l'anecdote, on signalera au passage que le titre vient de la devise de Saviésan, qui signifie « ne pas baisser les bras ». Ca tombe bien, on vient de parler de manches, avouez que la vie est cocasse. Quoi qu'il en soit, on ne surprendra personne en annonçant que l'ombre de Fugazi plane largement sur cet album, qui s'étend d'un post-rock (voire hardcore) cataclysmique à un rock noisy à la langue bien pendue. On y ajoutera un dernier style : l'emo. Aïe, en voilà un mot qui fâche et pourtant, ici pas d'eyeliner et de sapes lustrées, mais bel et bien un emo viscéral et tendu comme un arc. Tout cela pour dire que, si la basse et les rythmiques cognent souvent, si les guitares savent se montrer denses et grenues et si le chant est aussi nauséeux que fragilisé, le trio possède assez d'expérience pour varier les plaisirs/douleurs.
Entêtement tapageur sur le rythmé I Keep Position, mélancolie et instruments liciers pourr I Keep Starting, qui se dilate jusqu'à la tourmente, stances menaçantes et fracas ponctuels sur Violent, All the Time : sans trop bouleverser les édits des pionniers, la triplette est assurément capable de défier l'ennui et de signer des compositions abouties et sans entraves. Toujours en équilibre entre placidité et conflagration sonore, la musique du combo atteint toutefois ses cimes sur Limits, parfait pour des travaux de démolition lorsque les cordes se mettent à fuser, sur Let Yourself Go, où l'acoustique se mêle aux exhalaisons électriques pour un rendu aussi dramatique qu'il est grisant de puissance, ou encore Thoughts and Speeches, dont les riffs finaux vous amèneront à énoncer un « les bras m'en tombent » de circonstance.

Emporté et écorché sans virer à l'inaudible, ce premier disque de Ventura est publié en édition limitée et serti d'un packaging de ceux qui donnent encore envie d'acheter des disques plutôt que d'accumuler ces fichiers uniformément ternes. Pour ceux qui sont arrivés jusqu'à cette conclusion et dont l'intérêt est titillé, il faudra donc se montrer diligent pour profiter de cet petit carton que l'on n'a pas senti venir.